Rencontres croisées au Bénin

Après une immersion d’une semaine au cœur de Cotonou et de ses environs, j’avais envie de vous partager mes impressions.

Bonjour, Je me présente : Raguini Dupont, Programme Manager chez LadyAgri.  

Si je m’épanouis complètement dans mon travail, quelques jours de congé ne seraient pas pour me déplaire, et la vision du film “Women King” ces amazones du Royaume de Dahomey (Sud Bénin), me donne l’envie de découvrir ce pays où les femmes ont joué un rôle prépondérant dans la préservation et le développement de leur communauté .  Un lundi matin, j’annonce donc avec  enthousiasme à l'équipe mon projet de “vacances”.

Mais c’était sans compter la curiosité de mes collègues chez LadyAgri, pour qui toutes opportunités et visite de pays sont bonnes pour rencontrer, explorer et écouter la réalité des femmes sur place. En effet, lors d’un précédent événement organisé par Enabel, nous avions eu l’occasion de rencontrer en Belgique une  délégation béninoise impliquée dans le digital market. Alors pourquoi ne pas combiner congé et mission exploratoire et rencontrer ces entrepreneures sur leur terrain. C’est comme cela que fin février (du 18 au 27) j’ai rencontré des entrepreneures béninoises et cartographié des partenariats potentiels pour  la mise en œuvre d'un futur programme  dans la filière agro-alimentaire.

Avant de commencer n’importe quel programme dans un nouveau pays, LadyAgri prend à cœur de faire une analyse détaillée des contraintes et du contexte des femmes dans l’environnement entrepreneurial.

Cette pré-analyse du contexte béninois que l'équipe de recherche LadyAgri et moi-même avons réalisé révèle quelques chiffres clés.

1. L' écart important qui demeure entre les femmes et les hommes quand il s'agit d'avoir  accès à certains domaines. C'est le cas de l'alphabétisation :  35% des femmes contre 57% des hommes ou celui de la bancarisation : 39% des femmes contre 58% pour les hommes.  

2. L'agriculture représente un secteur clé pour le développement du pays étant donné qu’il emploie 38% de la population et participe à hauteur de 29.4% au PIB national.

3. Les femmes entrepreneures (auto-employées) forment 94% du paysage économique féminin et méritent donc un soutien particulier pour leurs activités.

Si le royaume de Dahomey avait ses "Agodgié" (amazones) - guerrières farouches qui défendaient le royaume, les entrepreneures rencontrées sont des femmes fortes qui  n'ont rien perdu de la ténacité, de la combativité  et de la résilience de leurs ancêtres.

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Que ce soit dans les finances ou l'agriculture, elles sont qualifiées, innovantes et  pragmatiques.  Cependant comme dans beaucoup de pays, qu'elles soient dans l'idéation ou dans la genèse de leur entreprise, elles doivent faire face à des difficultés techniques (accès aux financements, au marché, aux nouvelles technologies) et sociétales (culture patriarcale).

Cette inégalité de genre commence à changer dans les esprits et dans les faits.  A l'Université d'Abomey-Calavi - Faculté des Sciences Agronomiques, le Directeur,  Marcel  Houinato voit arriver dans sa faculté de plus en plus d'étudiantes.  

L'Etat ayant misé sur une consommation de produits primaires locaux  a investi dans un énorme complexe industriel ou la production et la transformation sont amenées à se développer à une plus grande échelle.  Cette zone donne une taxation avantageuse à toutes les entreprises qui s'y installent, elle sert  d'énorme incubateur et est pourvoyeuse d'emploi pour les populations les plus fragilisées ( jeunes peu qualifiés et femmes).  Le label “Made in Benin" est en route !

Ce renforcement de capacité des jeunes et des femmes, l’accès à des emplois décents, l’accompagnement à l’entreprenariat sont aussi au cœur des préoccupations d’Enabel et de l’APEFE.

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Le Bénin est un pays magnifique, une ruche de  jeunes entrepreneur.e.s motivé.e.s qui ne demandent qu’à participer au développement de leur pays et les Femmes du Bénin ne m’ont pas déçues, elles n’ont rien perdu de leur superbe ce sont les “WOMEN KING".

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